Le greenblog de Paul

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L'actualitée de Copenhague (le parisien).

Peut-on encore sauver le sommet de  ? Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a eu beau marteler hier que cette conférence était un « moment déterminant dans l'histoire », la perspective de parvenir d'ici à vendredi à un accord contraignant s'éloigne de jour en jour. Hier, même le gourou du climat et Prix Nobel de la paix, , a demandé l'organisation d'un nouveau sommet en juillet prochain pour boucler les discussions actuelles ! Une manière de signifier que le rendez-vous danois ne sera qu'une simple étape de discussion.


Alors que les négociations patinent, tout le monde espère que les chefs d'Etat débloqueront la situation d'ici à vendredi. 
« Les pays industrialisés protègent leur pré carré et il n'y a rien de concret », déplore 
. « Le risque est de parvenir à un accord au rabais entre les Etats-Unis, l'Union européenne et les pays émergents, juste pour que les chefs d'Etat puissent faire leur photo de famille vendredi », estime Elise Buckle, du WWF. 
Des atermoiements qui n'étonnent pas les autres « stars » du sommet, les victimes du réchauffement climatique. Elles témoignent des conséquences des changements du climat sur leur vie quotidienne.

Ici, il n'y a ni policiers en tenue antiémeutes ni contrôles drastiques. Très loin du centre de conférences officiel aux airs de bunker, où les entrées sont filtrées et les forces de sécurité sur le qui-vive, une simple porte battante donne accès au Klimaforum. Présenté comme le « sommet populaire du climat », c'est un lieu de rencontres hétéroclite où l'on croise responsables associatifs et militants anticapitalistes. Mais les « stars » de ce contre-sommet organisé dans un centre sportif, juste derrière la gare centrale de Copenhague, ce sont les victimes du réchauffement.

« Nous n'avons pas eu d'eau de pluie pendant au moins trois ans »

Venu marteler à la face du monde que le dérèglement climatique affecte déjà la vie des siens, Tangaroa Arobati est chaudement vêtu d'une écharpe, d'un gros pull-over et d'une parka. Une panoplie indispensable à Copenhague pour supporter le 0 o C ambiant, un vent frais qui glace les os et les premiers flocons hivernaux. Chez lui, la température descend rarement en dessous de 30 o C ! Professeur sur l'une des trente-trois îles qui composent l'archipel des Kiribati, dans le Pacifique, il se désole de voir sa terre « se rétrécir », victime de l'érosion des côtes. « A cause de l'augmentation du niveau de la mer, l'eau potable est de plus en plus salée et de plus en plus de cocotiers meurent », déplore Tangaroa. « Dans mon île de Beru, les arbres donnent moins de fruits, et nous n'avons pas eu d'eau de pluie pendant au moins trois ans », renchérit Maria, venue à ses côtés dans la capitale danoise pour « réclamer aux pays riches des fonds pour s'adapter au changement climatique ».
Porte-parole des pastoralistes de son pays, l'Ethiopien Fehadu préfère garder espoir. « Bien sûr que c'est une question de vie ou de mort pour les éleveurs de mon pays, victimes de la sécheresse et qui n'arrivent plus à trouver de terres pour nourrir leurs bêtes. Mais pour la première fois, grâce à ce sommet, ils ne sont plus seuls et on s'intéresse à à eux. »
Au Klimaforum, les optimistes se font malheureusement plutôt rares. « Au nord du Niger, la désertification gagne de plus en plus de terrain, la baisse de la pluviométrie inquiète les petits agriculteurs qui font de la culture maraîchère et souffrent de la diminution des eaux de surface, confie Souleymane, venu de Niamey. Mais cette conférence, je n'y crois pas beaucoup, car personne dans le passé n'a respecté les engagements pris à l'époque à Rio et à Kyoto. »
Membre de l'organisation altermondialiste Via Campesina et producteur de maïs et d'avocats dans le centre du Mexique, Alberto Gomez se désespère de voir « les saisons se détraquer », les « sécheresses successives » affecter les terres, et les conflits se multiplier entre petits paysans autour des réserves d'eau. « Nous dépendons de la pluie et, quand elle n'est pas suffisante, certains sont obligés de migrer vers les Etats-Unis pour survivre », confie-t-il, avant de pointer du doigt les multinationales de l'agroalimentaire qui « expulsent les petits paysans de leurs terres pour y pratiquer de la monoculture, contaminent les sols avec leurs pesticides et s'en vont glaner d'autres terres quand les premières ne donnent plus rien. »

 

 

Le Parisien



16/12/2009
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